Actus janvier 2012  / / / / / / / / / / / / / / / /

27/01/2012, 14:17

Regard sur les bureaux de production


Quel rôle pour les bureaux de production
dans le domaine du spectacle vivant en Europe ?

Rencontres européennes
Lille, juin 2010


   « Souvent portés par l'engagement passionné et le désir d’œuvrer aux côtés des artistes pour accompagner l'éclosion de leur talent, les bureaux de production sont apparus alors que le processus de création et les conditions de production dans le spectacle vivant connaissait de profonds changements […] Au fil des années, le bouclage des productions et des tournées est devenu de plus en plus acrobatique. »
   A la pression financière s'ajoute la complexification administrative et juridique. « Dès lors, la qualité de l'accompagnement des artistes s'avère cruciale pour la production et la diffusion des œuvres dans le contexte actuel […] Or l'ampleur des variations d'activités d'une année sur l'autre, les économies tendues et les moyens réduits ont entaillé le modèle qui alliait une compagnie et un administrateur salarié en charge d'orchestrer le quotidien. »
   […] Le développement des bureaux de production se situe à la croisée de mutations socioéconomiques, politiques et artistiques. […] Au regard de ces évolutions, un bureau indépendant propose une alternative aux modèles existants » (compagnie, institutions, cellules de production, collectifs...)

Christophe Huysman : « La créativité s'exerce aussi dans les modes de production ».

   L'accompagnement « suppose d'affiner l'intention, de penser la faisabilité en amont par l'examen raisonné des contraintes économiques et les demandes artistiques, de définir des stratégies financières et partenariales, d’orchestrer les relations entre toutes les parties. »
   On constate une grande diversité de structures, avec souvent une nécessaire diversification pour assurer l'équilibre économique. « Cette diversité entame d'ailleurs la terminologie générique « bureaux de production » et mériterait peut-être plutôt l'appellation « bureaux ou maisons d’artistes » »

   Dans une économie du spectacle vivant qui « nourrit la multiplication des projets pour compenser les aléas quant à leur réception et leur valorisation sociale et financière », « l'enjeu majeur des bureaux de production semble être de remplir, au moins partiellement, un rôle d'articulation et d'intermédiation particulièrement délicat entre l'amont et l'aval de la filière » (Philippe Henry). Dans cette économie de prototypes, les difficultés sont notables : « nombre de bureaux apparaissent structurellement précaires, ce qui compromet leur pérennité à long terme et les oblige à inventer des solutions pour pallier à cette fragilité. Si la diversification des activités tempère la vulnérabilité, elle ne peut toutefois qu'être limitée sous peine de disperser les forces vives et de peser sur l'efficacité de la structure dans son cœur de métier ».

   Les bureaux s'inscrivent en complémentarité avec les systèmes publics. Ils « tracent un trait d'union entre différents professionnels et participent à la dynamique d'ensemble, […] dégagent des externalités positives pour le secteur, […] consolident certainement la fiabilité des projets et leur bon déroulement ». L'intervention publique pourrait venir consolider ces externalités positives, par exemple à travers la consolidation des postes de direction. « En tant que lieux de professionnalisation et d'apprentissage, de conseil et de réflexion sur l'accompagnement de projet, voire de pédagogie et de responsabilisation pour les artistes quant à leur développement de carrière ou leur implantation territoriale, les bureaux contribuent à l'économie générale de la filière. Des subventions pourraient leur être dévolues pour mener à bien ces missions, au titre d'une délégation de service public sur leurs activités non commerciales. »

Extraits de la synthèse réalisée par Gwenola David pour Le Cahier de l'ONDA et téléchargeable ici




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